
OMS vs ERP : Le changement d’architecture qui transforme le commerce
Pourquoi c’est important ?
Votre ERP gère votre entreprise. Il pilote les finances, les achats, la production, les RH et la planification de la supply chain. C’est le système de référence pour tout ce qui compte dans les opérations de l’entreprise.
Alors pourquoi les dirigeants du commerce déploient-ils de plus en plus des systèmes de gestion des commandes (Order Management Systems ou OMS) aux côtés de leurs ERP, avec des investissements qui se chiffrent souvent en millions d’euros ?
Parce que les ERP n’ont pas été conçus pour ce qu’est devenu le commerce aujourd’hui : des stocks distribués sur plusieurs emplacements (magasins et entrepôts), des commandes marketplaces, des promesses de livraison en temps réel le jour même, des décisions d’exécution en temps réel, de multiples scénarios d’allocation de commandes (Ship from Store, expéditions multi-étapes, allocation par lots), et des clients qui attendent un niveau de fiabilité digne d’Amazon de la part de chaque marque.
Il ne s’agit pas de remplacer l’ERP. Il s’agit d’augmenter l’efficacité avec une couche d’orchestration spécialisée capable de gérer ce qu’exige l’exécution moderne. Point crucial, l’OMS (ou DOM, Distributed Order Management) découple l’orchestration des commandes et la disponibilité des stocks de l’ERP, réduisant la dépendance à la personnalisation de l’ERP et facilitant les futurs projets de refonte. L’OMS se positionne entre l’ERP et les canaux orientés client comme une couche d’orchestration en temps réel.
La réalité fonctionnelle : ce que fait réellement chaque système
ERP : le pilier de l’entreprise
Les systèmes de planification des ressources d’entreprise (ERP) sont issus de la planification des besoins en production (MRP) et se sont étendus pour couvrir l’ensemble du périmètre opérationnel des grandes organisations. SAP définit son offre ERP comme un logiciel qui « intègre les processus métier essentiels tels que la finance, les RH et la supply chain dans un système complet » pour créer une source unique de vérité entre les fonctions.
Les ERP excellent dans :
- La gestion financière et la gouvernance : comptabilité fournisseurs/clients, budgets, conformité
- La planification de la supply chain : prévision de la demande, achats, gestion des fournisseurs
- Les opérations de production : planification de la production, gestion des nomenclatures, contrôle qualité
- Les ressources humaines : paie, avantages sociaux, planification des effectifs
- La gestion des données de référence : SKU, tarification, références fournisseurs, hiérarchies organisationnelles
Ce que les ERP apportent, c’est la stabilité, la traçabilité et l’intégration interfonctionnelle. Ils sont conçus pour l’intégrité transactionnelle et la cohérence des processus à grande échelle.
OMS : l’orchestrateur de l’exécution
Un OMS est conçu spécifiquement pour une chose : optimiser le flux des commandes de la captation à la livraison à travers des réseaux d’exécution distribués.
Capacités clés d’un OMS :
- Visibilité des stocks en temps réel sur les magasins, entrepôts, 3PL et fournisseurs
- Routage dynamique des commandes basé sur l’emplacement des stocks, la promesse de livraison, le coût et les règles métier
- Split intelligent des commandes pour minimiser les expéditions tout en répondant aux attentes des clients
- Options d’exécution multiples : Ship from Store, Click and Collect, dropshipping
- Gestion des promesses de livraison : calcul et garantie de délais de livraison précis à la passation de commande
- Orchestration des retours : routage des retours vers les emplacements optimaux, gestion des remboursements, traitement des échanges
- Gestion des exceptions : réacheminement des commandes en cas de rupture de stock ou de retards
L’OMS se positionne entre les canaux de commerce (web, mobile, marketplaces, point de vente) et les systèmes d’exécution (WMS, TMS, transporteurs), prenant des décisions d’exécution en temps réel.
Là où l’ERP peine face au commerce moderne
- Contraintes architecturales
Les ERP mettent à jour les stocks par cycles batch, toutes les heures ou toutes les nuits dans de nombreuses implémentations. Cela fonctionnait lorsque les commandes transitaient par des centres de distribution centralisés sur des délais prévisibles.
Cela ne fonctionne plus quand :
- Un client navigue sur votre site web pendant que les magasins vendent simultanément le même SKU
- Vous devez promettre des délais de livraison basés sur la capacité actuelle des transporteurs et les horaires de cut-off
- Les commandes arrivent de plusieurs canaux simultanément, nécessitant des décisions d’allocation instantanées
Le commerce en temps réel nécessite une orchestration en temps réel. Les cycles batch de l’ERP créent des écarts de visibilité qui conduisent à des surventes et des promesses non tenues.
- Logique d’exécution limitée
Les modules de commande des ERP gèrent généralement l’allocation via des règles simples : « exécuter depuis l’entrepôt A, puis l’entrepôt B ». Ils n’ont pas été conçus pour :
– « Expédier depuis le magasin le plus proche du client »
– « Splitter cette commande sur trois emplacements pour tenir la promesse de livraison »
– « Privilégier les magasins avec des stocks excédentaires pour rééquilibrer les niveaux de stock »
L’ERP n’est pas défaillant. Il n’est simplement pas conçu pour tout gérer. Le système a été pensé pour la cohérence des processus, pas pour l’optimisation de l’exécution.
« Avant la mise en place de OneStock, nous étions vraiment liés à nos ERP. Si un client venait en magasin pour commander un livre et un CD, nous devions créer deux commandes séparées et deux comptes clients parce que tout était complètement cloisonné. »
Séverine Candau, IT Domain Manager, Cultura
- Complexité omnicanale
Ship from Store, BOPIS, BORIS, exécution marketplace : ces éléments n’étaient pas des considérations lors de la conception de la plupart des ERP.
L’ajout de ces capacités implique souvent :
– Une personnalisation coûteuse qui devient rigide et difficile à maintenir
– Des contournements qui fragmentent les données et créent des incohérences
– Des cycles de déploiement lents qui ne peuvent suivre le rythme des attentes clients
L’exécution en magasin introduit une complexité supplémentaire que les ERP peinent à gérer. Lorsque les magasins deviennent des nœuds d’exécution, ils nécessitent une intégration transparente avec les systèmes de connecteurs transporteurs pour générer des étiquettes d’expédition, suivre les colis et gérer la logistique de retrait. Au-delà de la connectivité, l’expérience utilisateur pour les vendeurs en magasin devient critique pour l’efficacité opérationnelle et la rentabilité. Les ERP manquent généralement de connectivité transporteur native et de capacités de comparaison de tarifs en temps réel, et leurs interfaces ont été conçues pour des utilisateurs back-office, pas pour le personnel de vente de première ligne qui traite des commandes entre les interactions clients. Un OMS fournit des intégrations transporteurs pré intégrées (FedEx, UPS, DHL, coursiers locaux) qui permettent aux magasins de générer rapidement des étiquettes d’expédition, comparer les tarifs, suivre les expéditions en temps réel et gérer les exceptions comme les livraisons échouées. Point essentiel, les plateformes OMS modernes proposent des interfaces intuitives et optimisées pour mobile qui permettent aux vendeurs d’exécuter des commandes en quelques secondes plutôt qu’en minutes, réduisant le temps de formation, minimisant les erreurs et garantissant que le personnel peut maintenir un excellent service client tout en gérant les tâches d’exécution. Cette couche d’orchestration transporteur combinée à des expériences utilisateur dédiées est essentielle pour les opérations Ship from Store mais nécessite un développement personnalisé étendu dans la plupart des systèmes ERP.
- Ecart d’agilité
Les exigences du commerce évoluent constamment. De nouvelles marketplaces se lancent. Les stratégies promotionnelles changent. Les réseaux de transporteurs évoluent. Les attentes clients se réinitialisent.
Les modifications d’ERP sont généralement :
– Lentes (des mois pour des changements significatifs)
– Risquées (toucher à la logique métier centrale)
– Coûteuses (développement, tests, gouvernance)
– Rigides une fois déployées
Le commerce moderne nécessite de la configurabilité : la capacité d’ajuster les règles d’orchestration sans déploiements de code.
Au-delà de l’agilité dans la configuration des règles, l’OMS répond à deux défis infrastructurels critiques :
- La scalabilité comme facilitateur business : Un OMS agit comme une architecture en hub conçue spécifiquement pour une croissance évolutive. Il facilite la connexion rapide de nouveaux emplacements de stock (nouveaux magasins, entrepôts, dark stores), de nouveaux canaux de vente (marketplaces, commerce social, portails B2B), et même de nouveaux ERP (courant lors d’acquisitions ou de fusions). Ce hub est architecturé pour une communication en temps réel à travers tous les nœuds, exposant un stock unifié, calculant la disponibilité et délivrant des promesses précises instantanément. Alors que les projets d’intégration ERP prennent généralement des mois et nécessitent une personnalisation importante, un OMS peut intégrer un nouveau nœud d’exécution ou canal en quelques jours ou semaines via des modèles d’API standardisés.
- Capacités natives d’IA : Les plateformes OMS modernes sont construites avec des capacités d’IA natives qui transforment l’efficacité opérationnelle sur plusieurs dimensions. Ces fonctionnalités d’IA supportent les nouveaux protocoles de commerce conversationnel (permettant aux chatbots et assistants vocaux de vérifier la disponibilité en temps réel et promettre la livraison), assistent les utilisateurs OMS dans leurs tâches quotidiennes (assistants de configuration, dépannage intelligent, détection d’anomalies), optimisent les opérations d’entrepôt (recommandations de processus pick-pack-ship pilotées par IA), rationalisent la gestion des commandes (prédiction des exceptions avant qu’elles ne surviennent, suggestion de chemins de résolution optimaux), et délivrent des analyses de performance avancées (identification des goulots d’étranglement d’exécution, prévision des tendances de demande, recommandations d’ajustement des règles de routage). Les systèmes ERP, construits sur des architectures legacy, ne fournissent généralement pas ces capacités d’IA nativement et nécessitent un développement personnalisé étendu ou des modules tiers pour atteindre des fonctionnalités similaires.
La symbiose OMS-ERP : comment fonctionnent-ils ensemble ?
La réponse n’est pas de choisir entre les deux. Les organisations leaders déploient les deux, avec des frontières architecturales claires :
L’ERP reste le système de référence pour :
- Les transactions financières et la comptabilité
- Les données de référence (produits, tarification, hiérarchies)
- La planification de la supply chain et les achats
- La gestion des ressources et les opérations
L’OMS devient le moteur d’orchestration des commandes pour :
- Le routage des commandes et les décisions d’exécution
- Le stock unifié en temps réel
- Les promesses de livraison client
- Les retours et la logistique inverse
- L’optimisation de l’exécution avec la gestion des transporteurs
Voyez les choses ainsi : l’ERP vous dit ce que vous avez et où c’est. L’OMS décide comment exécuter chaque commande de manière optimale en fonction de vos impératifs business et de l’emplacement du stock.
Propriété et maîtrise des données
Dans une intégration OMS-ERP bien architecturée, la propriété des données doit être clairement définie pour éviter les conflits et garantir des sources uniques de vérité :
- L’ERP est le maître pour les données produit (si aucun système PIM dédié n’existe), les données de stock (positions de stock physique à chaque emplacement), les règles et structures tarifaires.
- L’OMS est le maître pour la disponibilité du stock d’entreprise (calculs d’available-to-promise en temps réel à travers tous les nœuds et canaux), le statut des commandes et l’état d’exécution (cycle de vie de la commande, décisions d’allocation, historique de routage), les promesses de livraison et les engagements client.
Cette séparation garantit que tandis que l’ERP maintient l’enregistrement faisant autorité du stock physique et des données financières, l’OMS possède la couche d’orchestration en temps réel, calculant ce qui peut être promis aux clients en fonction de l’allocation actuelle, des réservations et de la capacité d’exécution. La synchronisation s’effectue via des patterns événementiels où les mouvements de stock dans l’ERP déclenchent des mises à jour des calculs de disponibilité OMS, et les événements d’exécution OMS mettent à jour les enregistrements financiers et de stock de l’ERP.
Architecture d’intégration
Les implémentations modernes se connectent via des API et des patterns événementiels :
- Les données de référence circulent de l’ERP vers l’OMS : Produits, tarification, emplacements, quantités en stock
- Les commandes entrent dans l’OMS depuis les systèmes de commerce : Web, mobile, POS, EDI, marketplaces
- L’OMS orchestre l’exécution : Alloue le stock, génère les instructions d’exécution
- Les systèmes d’exécution traitent les commandes : WMS, TMS, transporteurs reçoivent les instructions de l’OMS
- Les événements d’exécution mettent à jour les deux systèmes : L’OMS suit la progression, l’ERP enregistre l’impact financier et les mouvements de stock
Ce couplage permet à chaque système d’évoluer indépendamment tout en maintenant la cohérence des données.
ERP vs OMS : l’approche hybride
| Capacité | Champ d’action de l’ERP | Champ d’action de l’OMS | Dépend de la complexité business |
| Gestion financière | Grand livre, comptabilité fournisseurs/clients, reporting financier, conformité, pistes d’audit | ||
| Planification de la supply chain | Prévision de la demande, achats, gestion des relations fournisseurs, bons de commande | ||
| Opérations de production | Planification de la production, nomenclatures, contrôle qualité, planification des ressources | ||
| Gouvernance des données de référence | Catalogue produits, structures tarifaires, références fournisseurs, hiérarchies organisationnelles (quand aucun PIM dédié n’existe) | ||
| Enregistrement des stocks | Positions de stock physiques, valorisation des stocks, mouvements de stock à des fins financières | ||
| Visibilité des stocks en temps réel | Available-to-promise unifié à travers tous les nœuds d’exécution, réservations et allocations en temps réel | ||
| Routage et orchestration des commandes | Allocation dynamique utilisant des règles métier complexes, split intelligent des commandes, routage optimisé en coûts | ||
| Précision des promesses de livraison | Calcul d’ETA en temps réel basé sur la capacité actuelle des transporteurs, les horaires de cut-off et les scénarios d’exécution multi-nœuds | ||
| Exécution omnicanale | Ship from Store, BOPIS, BORIS, exécution marketplace | ||
| Gestion des transporteurs | Intégration multi-transporteurs, comparaison de tarifs en temps réel, génération d’étiquettes, suivi des expéditions, gestion des exceptions | ||
| Gestion des exceptions d’exécution | Réacheminement des commandes en temps réel, gestion automatisée des ruptures de stock, communication proactive avec le client | ||
| Scalabilité pour le commerce | Intégration rapide de nouveaux canaux de vente, emplacements de stock, et même nouveaux ERP | ||
| Capacités pilotées par IA | Support du commerce conversationnel, assistance de configuration intelligente, gestion prédictive des exceptions, recommandations d’optimisation | ||
| Orchestration des retours | Routage intelligent des retours, workflows de remise à neuf, expériences de retour cross-canal | ||
| Gestion du cycle de vie des commandes | Statut de commande en temps réel, historique d’allocation, état d’exécution comme système de référence | ||
| Capture de commandes basiques | Les commandes B2B ou de gros simples avec une complexité limitée peuvent rester dans l’ERP ; les commandes omnicanales complexes nécessitent un OMS | ||
| Traitement des retours simples | Les remboursements simples peuvent être gérés dans l’ERP ; le routage complexe, les échanges ou la remise à neuf bénéficient d’un OMS | ||
| Reporting et analytics | Performance financière, métriques opérationnelles, utilisation des ressources | Efficacité d’exécution, précision des promesses, métriques d’expérience client | Les deux systèmes fournissent des perspectives analytiques précieuses mais différentes |
| Logique d’allocation basique | L’allocation simple par « priorité d’entrepôt » peut fonctionner dans l’ERP ; l’optimisation sophistiquée multi-variables nécessite un OMS | ||
| Exécution par lots | L’exécution prévisible et centralisée en DC avec des lots quotidiens peut fonctionner dans l’ERP ; l’exécution distribuée en temps réel nécessite un OMS |
Validation du marché : les chiffres derrière le changement
Les modèles d’investissement racontent clairement l’histoire. Bien que l’ERP reste le marché le plus important, Gartner rapporte que le marché mondial de l’ERP a atteint 66 milliards de dollars en 2024, avec une croissance de 11,3 % en glissement annuel, l’OMS connaît une croissance disproportionnée en tant que complément spécialisé.
Forrester projette que les dépenses mondiales en logiciels OMS atteindront 1,9 milliard de dollars d’ici 2026, contre 1,0 milliard de dollars en 2021, reflétant un taux de croissance annuel composé sur cinq ans de 12,8 %. Ce taux de croissance dépasse légèrement celui de l’ERP lui-même, signalant que les entreprises priorisent l’orchestration de l’exécution à mesure que la complexité du commerce s’intensifie.
La logique stratégique est simple : l’ERP fournit les fondations, mais l’OMS délivre l’avantage concurrentiel dans l’exécution. Les organisations ne choisissent pas entre les deux, elles déploient les deux.
OneStock a levé 72 millions de dollars auprès de Summit Partners en 2024 pour accélérer son expansion, positionnant l’OMS comme une infrastructure obligatoire plutôt qu’une amélioration optionnelle.
Cultura : Se libérer des limites de l’ERP
Le défi :
Cultura, enseigne clé du secteur culturel français, fonctionnait avec deux ERP distincts, un pour les livres et un autre pour tous les autres produits. Cette fragmentation créait des frictions significatives dans l’expérience client.
« Avant la mise en place de OneStock, nous étions vraiment liés à nos ERPs. Si un client venait en magasin pour commander un livre et un CD, nous devions créer deux commandes séparées et deux comptes clients parce que tout était complètement cloisonné. »
Séverine Candau, IT Domain Manager, Cultura
La solution :
En implémentant l’OMS OneStock, Cultura a découplé l’orchestration des commandes de leur architecture à double ERP, créant une couche de commerce unifiée qui se positionne entre leurs ERP et les canaux orientés client.
Les résultats :
- Expérience client unifiée : Les clients peuvent désormais commander n’importe quelle combinaison de produits dans une seule transaction avec un profil client unique, quel que soit l’ERP qui gère le stock
- 25% des transactions e-commerce passent par le service d’e-Réservation
- Order in Store fluide : Les vendeurs peuvent accéder au stock unifié à travers tous les emplacements de stock et exécuter les commandes depuis n’importe quel point du réseau
- Architecture pérenne : L’OMS facilite l’ajout de nouveaux emplacements de stock, canaux, ou même d’ERP supplémentaires sans toucher aux core systems
L’expérience de Cultura valide un principe architectural critique : l’OMS réduit la dépendance à l’ERP et simplifie les futurs changements de systèmes, y compris les migrations ou consolidations potentielles d’ERP.
Cadre de décision : avez-vous besoin d’un OMS ?
Envisagez le déploiement d’un OMS si vous rencontrez :
Signaux opérationnels :
– Taux élevé de ruptures de stock alors que du stock est disponible quelque part dans votre réseau
– Multiples nœuds d’exécution (magasins, entrepôts, 3PL) avec une coordination limitée
– Coûts d’expédition croissants dus à des décisions de routage sous-optimales
– Intervention manuelle requise pour gérer les exceptions et changements de commandes
Signaux stratégiques :
– Expansion vers l’exécution omnicanale (Ship from Store, Click and Collect)
– Entrée sur les marketplaces ou nouveaux canaux de vente
– Croissance internationale avec stock distribué
– Attentes clients pour une livraison le jour même ou le lendemain
Signaux techniques :
– Backlog de personnalisation ERP plus important que ce que l’IT peut délivrer
– Mises à jour de stock par lots créant des problèmes de survente
– Multiples systèmes affichant des positions de stock incohérentes
– Capacité limitée d’ajuster la logique d’exécution sans projets majeurs
Ce qu’il faut évaluer chez les fournisseurs d’OMS
- Sophistication de l’orchestration
Pouvez-vous configurer des règles de routage complexes sans développement personnalisé ? Quel niveau de granularité pouvez-vous atteindre avec la logique métier ?
- Flexibilité du stock unifié
Quelle est la flexibilité de l’implémentation du stock unifié ? Pouvez-vous configurer différents calculs de disponibilité pour différents canaux ? Le système peut-il gérer des scénarios complexes comme les précommandes et le stock en dropship aux côtés du stock physique ?
- Précision et sophistication des promesses
Quelle est la sophistication du moteur de promesse de livraison ? Calcule-t-il les promesses basées sur la capacité transporteur en temps réel et les horaires de cut-off ? Supporte-t-il les scénarios de promesse d’expéditions fractionnées ? Peut-il gérer le recalcul des promesses pendant le cycle de vie de la commande si les conditions changent ?
- Performance sous charge
Quelle est la capacité de débit ? Comment la latence évolue-t-elle pendant les événements de pic ?
- Architecture d’intégration
API-first ? Événementiel ? Comment se connecte-t-il avec l’ERP, le WMS, les transporteurs, le POS, les marketplaces ?
- Gestion des exceptions
Comment le système gère-t-il les ruptures de stock, les défaillances transporteur, les changements de commandes, les annulations ?
- Gouvernance des données
Qui possède les données de référence ? Comment la synchronisation est-elle gérée ? Que se passe-t-il en cas de conflits ?
- Configurabilité
Les utilisateurs métier peuvent-ils ajuster les règles d’orchestration, ou tout nécessite-t-il l’IT ?
- Préparation globale
Multi-devises ? Multi-entrepôts ? Support de localisation ? Complexité transfrontalière ?
- Viabilité du fournisseur
Historique ? Références clients ? Roadmap produit ? Soutien financier ?
Stratégie d’implémentation
Commencer petit, prouver la valeur
Ne déployez pas l’ensemble de votre réseau dès le premier jour. Lancez des pilotes :
– Canal unique (par exemple : e-commerce uniquement)
– Géographie limitée (par exemple : national avant international)
– Cas d’usage spécifiques (par exemple : Ship from Store dans les emplacements à fort stock)
Mesurer ce qui compte
Définissez des KPI clairs avant le déploiement :
– Amélioration du taux de service des commandes
– Réduction des coûts d’expédition
– Vitesse de livraison (nombre moyen de jours jusqu’au client)
– Scores de satisfaction client
– Chiffre d’affaires provenant de stocks précédemment indisponibles
Planifier la gestion du changement
La technologie est la partie facile. La partie difficile consiste à :
– Former le personnel en magasin aux nouveaux workflows d’exécution
– Ajuster les processus d’entrepôt pour le picking omnicanal
– Mettre à jour les scripts du service client pour les nouvelles capacités
– Aligner les incitations à travers les canaux
Maintenir l’ERP comme source de vérité
Conservez la gouvernance des données de référence dans l’ERP. Laissez l’OMS consommer et agir sur ces données, mais ne créez pas de sources de vérité concurrentes.
Recommandations stratégiques
- Pour les DSI : Ne débattez pas OMS versus ERP. Construisez une architecture composable où chaque système gère ce qu’il fait de mieux. Investissez dans des patterns d’intégration qui permettent une évolution indépendante.
- Pour les Directeurs des Opérations : Quantifiez le coût des inefficacités actuelles : ventes perdues dues aux ruptures de stock, coûts d’expédition excessifs, érosion des marges due à de mauvaises décisions d’exécution. Le ROI de l’OMS provient souvent autant de l’évitement des coûts que de la croissance du chiffre d’affaires.
- Pour les CEO : Les attentes clients en matière de disponibilité et de vitesse de livraison se réinitialisent constamment. Les marques qui gagneront seront celles qui peuvent promettre avec précision et exécuter de manière fiable. Cela nécessite une infrastructure spécialisée.
L’ERP est essentiel. Mais le commerce a évolué au-delà de ce pour quoi l’ERP a été conçu. Les stocks distribués, l’orchestration en temps réel, l’exécution multicanale et les promesses de livraison dynamiques nécessitent des systèmes dédiés.
La question n’est pas OMS versus ERP. C’est de savoir si votre architecture peut être compétitive dans le commerce moderne sans les deux.
Les entreprises qui considèrent l’OMS comme optionnel, comme quelque chose qu’elles peuvent bricoler avec des personnalisations ERP, se trouveront incapables de rivaliser avec celles qui ont investi dans une orchestration d’exécution appropriée.
Les leaders ne seront pas ceux qui ont le meilleur ERP. Ce seront ceux qui ont compris comment faire fonctionner ERP et OMS ensemble de manière transparente, créant une architecture à la fois stable et agile, cohérente et adaptative.


